www.franckavitabile.com : be hip be bop

www.franckavitabile.com : be hip be bop pour écouter un extrait... disque du jour le 26 octobre 2001   be hip be bop, "traces d'une session ordinaire..." par christian salut "tout avait pourtant mal commencé. l'enregistrement prévu sur deux jours, la soirée du vendredi fut presque catastrophique. de gros problèmes de son, trois cordes du steinway cassées, la pellicule de kitz mal enclenchée, une chaleur caniculaire et peu de monde pour cet enregistrement "live". bien que la musique ait été au rendez-vous, je rentrai dormir avec la certitude que mon deuxième disque ne se ferait pas cette fois-là. beaucoup de bruit pour rien ! mais le lendemain, samedi 23 juin 2001, fut un bon jour pour ma muse. lorsque j'arrivai au mandala vers 19h, le piano était réparé, les problèmes techniques partiellement résolus, mes amis musiciens en grande forme, les appels de clients assez nombreux, le bïuf bourguignon mijotait depuis le début de l'après-midi et jano était de bonne humeur... l'optimisme était de mise. a 23 heures, au moment d'attaquer le premier set, je me souvins avec perplexité d'une interview pour un magazine de jazz, quelques années auparavant, dans laquelle j'affirmais avec péremption ne voir aucun intérêt à faire un disque de répertoire... le premier set démarre sur un thème de miles davis. j'ai entendu sippin' at bell's pour la première fois sur le "cool struttin'" de sonny clark, il y a longtemps de cela. c'était un de mes disques de chevet. ça l'est encore. quel personnel ! olivier (olivier temime), qui est un des jeunes musiciens que j'apprécie le plus - musicalement et humainement - s'est enfin résolu à l'apprendre... j'avais en tête la version de lou donaldson d'autumn nocturne, une vieille ballade. bien que très différente et sur un tempo médium, la nôtre reste fidèle à son compositeur, un certain joseph myrow (1910-1987). akim (akim bournane) qui affectionne les ballades y prend l'un des deux solos du disque. franck avitabile, notre brillant pianiste avec qui je joue de temps à autre en trio (avec louis petrucciani à la contrebasse) m'avait suggéré down with it de bud powell. après l'introduction sur une pédale de fa, il cite les premières mesures de "gettin' there", autre thème de bud, pour continuer (quand même !) par "down with it", ce qui est somme toute assez gonflé. bien qu'il m'ait assuré de ne pas l'avoir fait exprès, je ne le crois pas... bon, ça commence à décoiffer ! j'aime particulièrement les belles mélodies. avoir grandi à pamiers comme gabriel fauré en est peut-être la cause. là s'arrête la comparaison... lament est une ballade magnifique. l'exposé rubato intensifie son côté dramatique. ce sont quelques larmes pour j.j. johnson. booker's waltz écrite par éric dolphy pour booker little met en avant notre bassiste akim (akeem) bournane. depuis 1987, nous avons fait ensemble pas loin d'un millier de concerts. pourquoi me poserais-je des questions, notre entente est si souvent télépathique. quel bonheur ! le dernier morceau du premier set est une pensée particulière pour sonny stitt que j'ai eu l'occasion d'accompagner, il y a presque vingt ans, alors que j'entamais ma carrière de batteur de jazz. il fut mon véritable initiateur au be bop et ses quelques conseils d'alors restent d'actualité (mis à part celui, jamais suivi je le confesse, d'aller à l'église chaque matin...). tous les jours, sonny passait chez moi apporter une orange à ma fille, chloé, qui avait deux ou trois ans à l'époque, et lui fredonnait little willie leaps. plus tard, chloé et moi, avons écrit quelques paroles sur ce qui demeure un de mes thèmes be bop favoris. il est construit sur la même grille harmonique que all god's chillun got rhythm. sonny jouait "les enfants du bon dieu" un soir et "le petit willie" le lendemain. nous jouons les deux en un mais le second, plus épineux, nécessite un coup de frein intempestif après mes deux grilles de solo, ce qui est d'un effet assez surprenant... après trente minutes de pauses et quelques thés-citron comme aurait dit michel roques, autre super sax avec qui j'ai beaucoup appris, débuta le second set. la durée d'un cd n'étant malheureusement pas extensible, il n'y aura ici nulle trace de "webb city", toujours de bud, ni de "nostalgia", un beau morceau de tadd tameron. peut-être un jour dans une compilation ? encore que, ce genre de parution ne survenant en général qu'à la mort de l'artiste, vous comprendrez que je n'en sois pas aussi pressé... j'ai commencé à aimer la musique de charlie parker après m'être battu, des mois durant, avec mon vibraphone, à essayer de jouer au tempo l'ensemble de ses compositions plus quelques extraits de ses solos. barbados et son parfum exotique donne l'occasion à franck de montrer ses qualités à faire monter "la sauce". olive nous assenant ensuite une guirlande de "chromatisme traniens", je dégaine pour finir quelques effluves de mes nombreux séjours africains. quintessence. on n'aurait pu trouver titre plus explicite. sans commentaire. jano, notre hôte, qui se lâche un peu dans l'intermède, aura peut-être contribué à faire déjanter cette version de bird's mother () repiquée à l'arraché sur un fameux disque de dolphy. be bop, pas be bop, who cares ? le disque se termine sur le groovin' high de dizzy dans un arrangement collectif comme je les aime : suffisamment mystérieux pour qu'à certains moments le flou artistique y soit concrètement de rigueur ! bien que zappé sur la bande, un rappel a bien eu lieu : "train fou", une de mes compositions maudites que personne à ce jour n'a réussi à jouer correctement d'un seul élan, pas même son auteur ! et voilà ! quelques traces d'une session comme j'en vis plusieurs dizaines chaque année avec enchantement : ordinaire en somme... du jazz "pur jus", énergique et sincère, authentique et contemporain dans son interprétation et seulement possible dans l'échange et la proximité conviviale des musiciens et du public. le mandala est un endroit unique en son genre, tous les musiciens qui y ont joué vous le diront. les "après" y sont souvent aussi denses que les "pendant". celui de ce 23 juin n'ayant pas dérogé à la règle, il faisait grand jour lorsque, ma dat en poche, je quittai le club." christian salut, le 14 juillet 2001. depuis le début des années 80, ce batteur ariégeois, tellurique et solaire, discret et fougueux, est au cïur du jazz toulousain. un habitué du pharaon, du vieux jacobin, de la table ronde, du tonneau, de la cave des blanchers, de la colombette, tous ces clubs aujourd'hui disparus. « pour moi faire du jazz c'est jouer devant un public. et si possible devant un public proche physiquement des musiciens. c'est pourquoi je joue toujours dans des clubs. je suis un des rares musiciens de ma génération, j'ai 48 ans, à prendre encore la voiture, le train ou l'avion pour partir en tournée et jouer dans des clubs, parfois pourris, des bistrots à trois francs, parce que j'aime cette ambiance. si je ne joue pas trois ou quatre fois par semaine je suis mal. » les battements énergiques de ses tambours ont rythmé la musique de drumpact, formation à géométrie variable très inspirée par l'afrique. ils ont également soutenu les débordements du big band 31 ou du ton ton quartet jazz unit, sa première formation, accompagné l'aventure du hip jazz trio d'abdu salim. on le retrouva aussi au sein du magali pietri quartet et d'un tas de formations be-bop aussi épatantes qu'éphémères qui firent les belles soirées du jazz de la ville rose. il faut dire que christian "ton ton" salut forme avec son complice le contrebassiste akim bournane, une section rythmique de feu, très recherchée par tous les musiciens de passage à toulouse. « le premier à nous mettre en relation musicale a été philippe léogé. on a eu un bon feeling l'un pour l'autre et l'on a appris à se connaître. c'est comme pour un couple finalement. j'aime bien sa manière de jouer de la contrebasse, assez sauvage et un peu rudimentaire. il joue aussi de la basse électrique et il est très doué. mais je le préfère avec une contrebasse, peut-être parce qu'il est moins virtuose avec cet instrument et qu'il compense ça par de la rageé on a pas besoin de se parler, on est sur la même longueur d'onde. entre nous c'est presque télépathique. avec lui je peux faire ce que je veux, je sais qu'il est toujours là. » il y a quelques années, "ton ton" salut initia les jazz futures, formation construite autour de sa batterie et réunissant quelques membres de la jeune garde du jazz hexagonal. on put ainsi découvrir, entre autres, le sax d'olivier temime, le bugle d'alexandre tassel, le piano de franck avitabile. présents sur un tas d'albums enregistrés avec la crème des musiciens présents ces vingt dernières années à toulouse, de steve mabry à abdu salim, du big band 31 au jazz time big band, christian "ton ton" salut a enregistré en juin 2001 au mandala son deuxième album sous son nom, avec son nouveau quartet, qui réunit, outre akim bournane, olivier temime et franck avitabile. festival jazz sur son 31 (octobre 2001), une heure avec... label fun records n°010623 mosaic music distribution date de sortie : printemps 2002 enregistré live le 23 juin 2001 à 22h au mandala (toulouse) en deux sets avec franck avitabile (piano), olivier temime (saxophone tenor), akim bournane (contrebasse), christian ton ton salut (batterie) piano steinway 'b' préparé par philippe metzmasterisation au studio le graal : luc filaretos conception graphique : art-mony photos : kitz editeur : christophe girod producteur : christian salut titres présents sur le cd : sippin' at bells (m.davis), autumn nocturne (j.myrow/k.gannon), down with it (b.powell), lament (j.j.johnson), bookers'waltz (eric dolphy), all god's chillun got rhythm (b.kaper/w.jurman/g.kahn) & little willie leaps (m.davis), barbados (c.parker), quintessence (q.jones), bird's mother (j.byard), groovin'high (d.gillespie). durée totale du cd : 71'16cet enregistrement n'a fait l'objet d'aucun montage (le public en est témoin).  © 2007 franck avitabile. tous droits réservés. 11/10/06 3:47 pm

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